Le Réseau Scientifique International Bioéthique et Développement, en abrégé RSI B&D, est né d’une intuition originelle et d’une volonté manifeste d’inscrire la bioéthique dans une certaine durabilité entéléchique.
L’intuition originelle dont il est question, ici, tient en peu de mots : prémunir la gouvernance de la bioéthique comme didacton et comme praxis contre trois (03) maux :
- Le gap entre les moyens institutionnels pour la promotion de la bioéthique, surtout en Afrique et les enjeux éthiques majeurs que soulèvent, aujourd’hui, les questions du développement durable et de développement tout court ;
- Le choix des extrêmes de la technoscientophilie et de la technoscientophobie ;
- Les figures masquées de l’autorité d’Esculape pouvant saper les efforts d’implémentation de la bioéthique dans les universités africaines.
Quant à la volonté manifeste, c’est celle d’un groupe de Chercheurs, Enseignants-Chercheurs et de praticiens ou de professionnels, pour la plupart des Bioéthiciens, Éthiciens, Philosophes, Sociologues, Médecins, Biologistes et Juristes, résolus à (faire) féconder l’attelage de la Bioéthique et des Sciences humaines et sociales en questionnant autrement un mot-valise souvent mal balisé : le développement. Il s’agit, par la dynamique de l’intelligence collective et de la praxis transdisciplinaire, de consolider les liens entre Bioéthique et Développement dans un technocosme éminemment planétarisé qui menace l’homo éthicus et son oikos par une triple action :
- La propension à surévaluer le bonheur de l’homo economicus;
- L’émergence de l’homme du numérique en passe de devenir un homme numérique ;
- La tendance à brouiller la portée de cette expression de V. R. Potter : « Bioethics, Bridge to the Future».
La conscience des effets pervers de cette triple action sonne comme une interpellation à laquelle se proposent de répondre les (Bio)éthiciens réunis au sein du RSI B&D en associant presque toutes les formes d’intelligence, y compris l’intelligence artificielle.
Prof. Lazare M. Poamé
